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10  OPÉRATIONS

du 9 septembre au 13 octobre 19-18.

10.1  PROGRESSION DE SAINT-SIMON A BENAY PAR AVESNE 8 et 9 septembre

Débarqué dans la journée du 6 septembre, le 20eme régiment d'infanterie relève, dans la nuit du 7 au 8 septembre, le 106°eme régiment d'infanterie, comme régiment avant-garde de la division d'infanterie dans la région Ollezy-Annois. Le 7, en fin de soirée, le 106°eme a réussi à installer les éléments de deux compagnies en tête de pont dans la partie est de Saint Simon et le bois Oreste, Le 29eeme a pour mission, dans la journée du, 8, d'élargir cette tête de pont et de pousser ses éléments avancés sur la ligne Haut des Carrières-ferme la Motte.

A peine les deux bataillons (1er à droite, 3eeme à gauche), chargés de remplir cette mission ont-ils abordé le canal que l'ennemi, appuyé par un feu violent, tente, dans un effort énergique, de rejeter nos avant-postes sur les passerelles. Malgré les pertes sérieuses, malgré la brusquerie et la violence de cette attaque, nos troupes s'accrochent au terrain, arrêtent l'élan de l'ennemi et s'élancent à sa poursuite sur un sol jonché de cadavres : Saint-Simon est ainsi entièrement conquis. Mais,au moment d'en déboucher, les 1erer et 3eeme bataillons sont soumis aux feux nourris de mitrailleuses très nombreuses installées vers les Ormeaux, le moulin Roblot et le cimetière d'Avesne. L'avance ne peut se continuer que par la manœuvre.

La progression par le nord (3eeme bataillon), sur le vaste glacis constitué par le plateau d'Artemps, ne peut se faire que pied à pied.

Au sud, le 1erer bataillon, manœuvrant par la droite, s'infiltre hardiment entre Avesne et le canal, puis, progressant maison par maison dans le village, il arrive, après plusieurs heures d'efforts, à sa lisière est. A ce moment, l'ennemi, menacé dans la partie sud de sa ligne d'avant postes, décolle visiblement, sous la pression de notre aile droite, et porte ses éléments avancés sur la ligne Haut des Carrières-ferme la Motte. Nous nous installons pour la nuit au moulin Roblot et aux lisières Est d'Avesne. L'attaque est reprise le lendemain 9 septembre,à 6 heures. Protégé par un barrage roulant, le régiment s'ébranle dans un ordre parfait et progresse rapidement jusqu'aux lisières est de Clastres, où des prisonniers sont faits. La réaction de l'ennemi devient plus violente après, le passage de la voie ferrée et ce n'est qu'avec de multiples efforts que le régiment atteint l'objectif assigné : cote 117-ferme le Fay-cote 95.

10.2  10 septembre

L'ordre reçu dans la nuit du 9 au 10 porte de reprendre l'attaque à l'aube. La progression se révèle dès l'abord très difficile. La coulée dénudée qui court de Lizerolles à Urvillers, est commandée de toutes parts par les positions dominantes d'Essigny et de Benay. Les Allemands, solidement installés sur ces deux points d'appui, sont couverts en avant par une véritable chaîne de mitrailleuses, allant de la station d'Essigny et des vergers sud du village aux bois de la cote 109 et de la cote 95.

Sous les feux croisés de cette défense, les 1erer et 3eme bataillons procèdent à une marche par infiltration, avancent en rampant, et profitent judicieusement des légers mouvements du terrain qui sillonnent la coulée. A gauche, le 3eme bataillon, arrivé presque aussitôt au contact du massif d'Essigny, est pris violemment à partie par des mitrailleuses de flanc et par l'artillerie ennemie. Il parvient cependant à gagner du terrain et, après une manœuvre serrée où notre artillerie dut intervenir à plusieurs reprises, il s'empare du bois de la cote 109. Des Corps à corps se produisent dans le bois. Des mitrailleuses y sont capturées et de fortes pertes infligées à l'adversaire.

A-droite, le 1er bataillon, tirant parti, avec audace et initiative, de la dépression située au nord-ouest de Hinacourt, progresse hardiment sous le feu des mitrailleuses de Benay et, poussant en flèche, atteint le chemin creux d'Hinacourt-carrefour des Six-Ghemins.

L'ennemi réagit violemment. Vers 15 heures, il effectue sur le bois de la cote 109 une contre-attaque en force que nos feux clouent sur place. Le régiment ayant pris le contact sur tout son front avec la ligne de résistance ennemie, reçoit l'ordre de s'installer sur ses positions.

Assurer le passage du canal, occuper deux villages et la forte position de la cote 117, progresser de neuf kilomètres, tels furent les résultats de trois journées de durs combats où se manifestèrent brillamment l'entrain, l'endurance et la ténacité de tous et qui nous coûtèrent cent soixante-deux pertes, dont trente tués.

Dans la soirée du 10, le général commandant la 169eme division d'infanterie téléphonait :  Demain, le régiment Lenfant se consolidera sur le terrain conquis, en particulier sur la position de résistance des avant-postes. Il poussera des reconnaissances en avant de son front. 

 Le général commandant la 169eme division remercie le 29eme régiment d'infanterie de la bonne volonté, de l'énergie dont il a fait preuve aujourd'hui, sans se laisser arrêter par le mauvais temps et les mitrailleuses ennemies. 

Le régiment maintient et consolide les positions conquises et, le 13 septembre, est relevé par les 13eeme régiment d'infanterie a droite et 39eme régiment d'infanterie à gauche.

Il se rend à Oliezy, Eaucourt et Aubigny.


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