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7  COUP DE MAIN ALLEMAND

du 30 février 1918
. Le 20 février 1918, à 13 h. 30, l'ennemi déclanchait un très violent tir de préparation par obus de tous calibres sur le secteur occupé par la 5eme compagnie au Four-de-Paris (quartier des Mortiers), entre le ravin des Mortiers et le ravin Saint-Hubert.

En même temps, il contre-battait, par obus spéciaux, les batteries de barrage du Rondchamp et aveuglait les observatoires de la rive gauche de la Biesme par obus fumigènes.

Il cherchait également à neutraliser toute action de soutien à droite et à gauche.

Par suite d'une récente organisation défensive, la zone sur laquelle était dirigé le coup de main comprenait une garnison de faible densité et toute en profondeur : à droite, sur la pente ouest du ravin des Mortiers, centre de résistance du sergent Bossard avec une demi section ; à gauche et un peu en retrait, dominant la pente est du ravin Saint-Hubert, centre de résistance de Chapouteau avec une demi - section, sous le commandement direct du sous - lieutenant Martinet. Plus en arrière, une demi - section sous les ordres du sergent Ratard et enfin, près du commandant de compagnie, une demi-section avec l'adjudant - chef Picard.

La garnison est sérieusement éprouvée par le tir de préparation, plusieurs hommes sont, blessés, les boyaux et tranchées absolument nivelés, plus de fils de fer, toutes les sapes endommagées et en partie obstruées, les fusils mitrailleurs enrayés, les mitrailleuses de soutien enterrées. Malgré tout, les guetteurs sont à leur poste et se relaient. A 15 h. 30, l'ennemi allonge son tir, nos sentinelles donnent l'alarme,tout le monde est à son poste.

L'ennemi, massé dans l'entonnoir et au nombre de deux cents hommes, dont cinquante doivent rester en réserve dans l'entonnoir, d'après les déclarations des prisonniers, sort de l'entonnoir en trois groupes à peu près égaux et marche nettement : une fraction sur le groupe Bossard, une autre sur le groupe Martinet, pendant que le reste tourne le réduit Chapouteau et cherche à englober l'îlot du commandant de compagnie.

Le groupe Bossard combat corps à corps à la grenade, fixe l'ennemi et lui capture un homme ; mais, dans la lutte, il perd lui - même un combattant.

Même acharnement au réduit Chapouteau : débordés, le sous-lieutenant Martinet et le groupe Ratard, sans chef, se replient en luttant pied à pied, contenan l'ennemi et se reformant en bon ordre près du commandant de compagnie.

A ce moment, les Allemands sont déjà à hauteur et à gauche du commandant de compagnie et s'efforcent de le contourner. L'adjudant - chef Picard leur fait face et dirige sur eux un feu nourri ; en même temps, ramassant chacun une demi - douzaine d'hommes bien décidés, le sous - lieutenant Martinet et le lieutenant commandant la compagnie, en deux groupes, contre - attaquent et se jettent sur l'assaillant à la grenade, en terrain libre. Celui-ci, surpris et interloqué, voit quatre de ses hommes tués net et immédiatement se replie en lançant des pilons (grenades à manche).

Dans sa retraite, deux hommes sont encore tués ; le groupe Bossard, qui luttait toujours, est dégagé.

L'ennemi a pu cependant nous enlever deux sergents et deux hommes qui ont lutté jusqu'à épuisement.

D'autre part, nous avons plusieurs mitrailleurs morts enterrés, quelques - uns blessés ; nos abris ont été détruits à l'aide d'engins spéciaux et les sapes de première ligne, heureusement inoccupées, nettoyées par des flammenwerfers.

On se réorganise au plus vite : c'est l'oeuvre de la nuit, avant la relève.

L'ennemi réagit par un tir de harcèlement qui nous coûte un homme tué et un blessé.
(Rapport du commandant de la compagnie.)

7.1  CAMP DE SAINT - OUEN / SAINT - ÉTIENNE

Relevée le 22 février, par la 63eme division, la 169eme division est transportée, par voie ferrée, dans la région est du camp de Mailly.

Le 29eme est cantonné à Saint - Étienne, Brébant et le camp de Saint - Ouen et prend part à des manœuvres de division d'infanterie.

Dirigé, par étapes, sur Dommartin - la - Planchette, puis sur "Somme - Bionne, le régiment se porte, le 27 mars, sur Vésigneul - sur - Marne, d'où, le 29 du même mois, il est enlevé par camions et transporté dans l'a région de Montdidier.

Il est mis à la disposition de la 3eme armée.


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