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3  LES HAUTS-DE-MEUSE

3.1  BOIS JURA - LA REDOUTE - LA LOUVIÈRE

Le 24, le régiment est ramené en toute hâte sur la Meuse, par chemin de fer.

Ses différents éléments, à leur débarquement à Sampigny, sont envoyés : Un bataillon vers Saint-Julien, Un bataillon à Koeur-la-Grande Un bataillon à Yadonville.

Dès le 26, la totalité du régiment, moins la 8eme compagnie et la compagnie hors rang, a été mise, par fractions successives, à la disposition des 13eme et 8eme régiments d'infanterie.

Ces unités sont engagées devant Apremont, au bois Brûlé, au bois d'Ailly et en avant de Koeur-la-Grande afin d'arrêter l'ennemi, qui a occupé une partie des Hauts-de-Meuse et Saint-Mihiel, de le refouler, si possible.

Le 30 septembre, le régiment, moins le 1er bataillon, se trouve regroupé à Lérouville.

Le 1er octobre, il se porte à Saint-Agnant et reçoit, à 13 heures, l'ordre d'attaquer le bois Jura en liaison avec le 13eme régiment d'infanterie. Le 1er bataillon, qui, depuis le 26, n'a pas quitté le bois Brûlé, doit prolonger l'attaque à gauche.

L'attaque a lieu à 17 heures. Les Allemands ont déjà créé, à la lisière du bois Jura, l'organisation défensive d'où naîtra la guerre de tranchées. Leurs réseaux de fils de fer, leurs mitrailleuses rendent vains les assauts renouvelés pendant toute la soirée et la première partie de la nuit suivante. Nos éléments atteignent la lisière du bois, mais ne peuvent s'y maintenir.

Ces attaques infructueuses sont renouvelées le 2 et le 6 octobre. Elles ne modifient pas la situation.

Le commandant de Belenet est blessé le 6. Le commandant Méhu le remplace dans son commandement ; i1 est tué presqu'aussitôt après. Le lieutenant colonel Valentin est nommé à la tête du régiment le 7 octobre ; le 9 il prend le commandement de la 32eme brigade et est remplacé provisoirement par le commandant Gésippe. Le 17 octobre, le lieutenant-colonel Perrin prend le commandement du régiment.

A partir du 10 octobre, le front se stabilise, et peu à peu, les secteurs s'organisent méthodiquement, tranchées, boyaux et solides défenses accessoires.

Là «tranche» affectée an 29eme, et qu'il gardera jusqu'au 19 janvier 1915, s'étend d'Apremont au bois Brûlé, face au bois Jura. Cependant des bataillons sont constamment détachés dans les secteurs voisins de la Louvière et du bois Brûlé. En ce dernier-point surtout, à la « redoute du bois Brûlé », des bombardements intenses, presque continuels, des attaques violentes de l'ennemi, extrêmement fréquentes, sont la cause de pertes élevées et de fatigues extrêmes pour la garnison.

De temps à autre, les bataillons sont envoyés au repos, pendant quelques jours, à Mécrin, à Pont-sur-Meuse ou à Boncourt.

Le 19 janvier 1915, le régiment se rend, après relève, à Lavallée, au repos.

3.1.1  LA LOUVIÈRE

Le 29 janvier, il est de nouveau dans les tranchées, à la Louvière. Jusqu'au 5 mars, il tient ce secteur. Les intempéries et des bombardements toujours fréquents rendent ce séjour assez pénible. Peu à peu, cependant, les améliorations apportées aux tranchées et aux abris, grâce à des travaux constamment renouvelés, y transforment les conditions d'existence.

3.2  RIAVILLE

Après relève, le 4 mars, et un court séjour à Vignot, deux bataillons et la compagnie hors rang s'embarquent à Void et à Sorcy le 15. Débarquement à Verdun. Le 19, occupation du secteur de Riaville, sous le commandement de la 1ere brigade de marche, puis relève le 24. Nouvel embarquement à Verdun, le 25.

3.3  FAY-EN-HAYE - REGNÉVILLE - REMENAUVILLE

Le 26 mars, les éléments partis le 15 mars débarquent à Dieulouard. Cantonnement dans la forêt de Puvenelle, où le 3eme bataillon, qui était resté à Vignot depuis le 4 mars, rejoint le régiment. Celui-ci, ainsi reconstitué, est rattaché à la brigade active de la 73eme division d'infanterie. Pendant trois jours, les bataillons creusent des parallèles de départ entre le bois le Prêtre, Fay-en-Haye et Regnéville, en vue d'une attaque qui a lieu dans la nuit du 29 au 30 mars. Les 6eme et 8eme compagnies appuient cette attaque, menée par le 169eme régiment d'infanterie.

Le 30 mars, à 20 heures, le 1er bataillon attaque, en liaison avec le 169eme régiment d'infanterie, les organisations allemandes de la crête située à l'ouest de Fay-en-Haye. L'opération ne réussit qu'en partie et est reprise le lendemain soir. Cette deuxième tentative est couronnée de succès et le leme bataillon occupe le cimetière de Fay et tous ses objectifs situés plus à l'ouest, pendant qu'à droite le village de Fay est enlevé par le 169eme.

Le 1er avril, le 29eme est rattaché au 128eme corps d'armée et mis sous les ordres de la 231eme, division d'infanterie.

Le lendemain, il occupe le secteur des bois Brûlé et Jolival, entre Regnéville et Remenauville, et creuse des, tranchées de départ entre ces deux villages.

Le 4 avril, ordre est donné d'attaquer Remenauville avec deux bataillons (1er et 2eme du 29eme. A 19 heures, l'attaque se déclanche, après une légère préparation d'artillerie. Dans une obscurité complète, les unités se heurtent aux défenses accessoires de l'ennemi non détruites et sont en butte au feu nourri de ses mitrailleuses. Elles ne peuvent progresser. Le lieutenant colonel Perrin donne l'ordre de rester sur les positions acquises ; l'attaque reprendra le lendemain au petit jour, après une nouvelle préparation d'artillerie d'une demi heure.

Cet ordre est exécuté le 5 avril, à 5 heures, mais tous les efforts pour rentrer dans Remenauville restent vains. Le 3eme bataillon, qui avait cherché à déborder l'objectif par la droite, pris sous les feux de flanc des défenseurs du village, est obligé de revenir à ses tranchées de départ.

En fin de journée, le régiment s'organise sur les positions atteintes. Il est relevé deux jours après.

Embarquement en camions automobiles à Tremblecourt, le 8.

3.4  LE BOIS D'AILLY

Débarquement à Vignot, où, après quatre jours de repos, le 29eme est mis à la disposition de la 15eme division d'infanterie pour participer aux attaqués du bois d'Ailly. Les journées du 15 au 21 avril sont consacrées aux reconnaissances préliminaires.

Le 22 avril, à 19 heures, le régiment attaque les organisations allemandes de la corne nord-est du bois d'Ailly avec deux bataillons (2eme et 3eme), après une préparation d'artillerie de dix minutes.

Le 2eme bataillon, à gauche, s'empare de presque tous les objectifs assignés et fait cinquante prisonniers, dont deux officiers. A droite, le 3eme bataillon se heurte à une résistance telle que sa progression est arrêtée nette. I1 perd huit officiers, dont le commandant du bataillon et trois commandants de compagnie. Le lendemain-matin, il est remplacé, dans ses tranchées de départ, par le 1er bataillon, resté jusque-là en réserve.

Le 23, le 1er bataillon renouvelle, à 11 heures et à 19 heures, l'attaque tentée la veille par le 3eme bataillon, mais ne peut davantage progresser.

Ses pertes sont lourdes et il est relevé le 24, dans la matinée.

Le 2eme bataillon, qui, depuis son brillant succès du 22, est en butte à des contre-attaques furieuses de l'ennemi et soumis à des bombardements d'une extrême violence, a cependant pu conserver la presque totalité du gain de sa première avance et s'installer solidement sur les positions qu'il a conquise. La 7eme compagnie, qui a fait preuve d'une vaillance remarquable en sera récompensée par une citation à l'ordre de l'armée. Après quatre jours de combats ininterrompus, le 2eme bataillon est enfin relevé et, le 27 avril, le régiment est réuni en entier à Commercy, en réserve du 8eme corps d'armée.

Le 29eme reçoit des renforts, est recomplété et, le 5 mai, mis de nouveau à la disposition de la 45eme, division d'infanterie pour faire face à de nouvelles attaques-de l'ennemi, qui a reconquis ses anciennes positions du bois d'Ailly et progressé vers le sud jusqu'à la Maison-Blanche.

Les trois bataillons sont successivement portés dans les tranchées constituent notre nouvelle organisation et les occupent jusqu'au 11 mai.

Relevé, le régiment va cantonner à Vignot, en réserve du 8eme corps d'armée.

3.5  LA VAUX-FÉRY

Le 14 mai, le 29eme, est une troisième fois mis à la disposition de la 15eme division d'infanterie. Les 1er et 2eme compagnies et le 3eme bataillon doivent appuyer une attaque menée par les 40eme et 27eme régiments d'infanterie à la Vaux-Fery. Celle-ci a lieu à 15 h 30, mais se heurte à une vive résistance et n'obtient pas de résultats appréciables.

Le 16 mai, le régiment est reporté à l'arrière et cantonne à Sorcy, en réserve du 8eme corps d'armée.

3.6  LA TETE A VACHE

Le 25 mai, il est remis sous les ordres du général commandant la 16eme division d'infanterie et le lendemain, va occuper le secteur de la Tête-à-Vache.

Le 29 y restera jusqu'au 25 juillet, avec quinze jours d'interruption pendant lesquels il va à Vignot, du 23 juin au 7 juillet.

Ce séjour est marqué par des bombardements fréquents, des concentrations de feux violentes par engins de tranchée, une guerre de mines assez active. '

Le 7 juillet, au moment où, après un repos de quinze jours à Vignot, le régiment allait remonter en ligne pour relever le 13eme régiment d'infanterie, les Allemands attaquent violemment la partie ouest, du secteur de la Tête-à-Vache, qu'il débordent par la gauche. Contre attaqués par dés fractions du 13eme et le 2eme bataillon du 29eme, ils sont contraints d'abandonner la majeure partie des tranchées conquises. Pendant les journées qui suivent, le 2eme bataillon du 29eme, organise le terrain sur les positions reprises.

Le 8 juillet, le lieutenant-colonel Perrin est blessé par un éclat d'obus et, le 13, le lieutenant-colonel Aubert prend le commandement du régiment. Il prépare et monte une action ayant pour but de reprendre les positions perdues le 7 juillet et d'où nos contre attaques n'avaient pu chasser l'ennemi.

Celle-ci a lieu le 21. Pendant notre préparation d'artillerie, l'ennemi déclanche un barrage d'une grande violence. Le lieutenant-colonel Aubert est tué par un éclat d'obus en plein coeur.

Nos groupes d'attaque ne peuvent atteindre les tranchées ennemies, défendues par un tir intense de minenwerfers. Le 24 juillet, le 29eme est relevé et va cantonner à vignot.

Le 27 juillet, le lieutenant-colonel Perrin, â peine guéri de sa blessure, reprend le commandement du régiment.

3.7  LA LOUVIÈRE

Le 30 juillet, le 29eme va occuper le secteur de la Louvière.

3.8  LA TETE A VACHE

Relevé le 2 août, il va au repos à Vignot et, le 29, remonte en secteur à la Tête-à-Vache.

Le 31 août le lieutenant-colonel Perrin est de nouveau blessé. Le commandant Beaulieu prend le commandement par intérim du régiment.

Le 7 septembre le 29eme, après relève, cantonne à Vignot.

Le 12 septembre, le lieutenant-colonel Lenfant prend le commandement du régiment.

Le lendemain, il fait défiler devant le lieutenant colonel Perrin, étendu sur un brancard, à l'hôpital de Void, les 1er et 3eme bataillons, précédés du drapeau. Ce sont les adieux du régiment au chef aimé et respecté qui, pendant près d'un an, l'avait commandé devant l'ennemi. Le lieutenant colonel Perrin devait succomber peu de temps après, des suites de ses blessures.

Le 16 septembre, le 29eme occupe de nouveau le secteur de la Tête-à-Vache.

Il est relevé le 25 et cantonne à Vignot.

3.9  LA CROIX SAINT-JEAN

Le 27 septembre le régiment est envoyé dans le secteur de la Croix-Sain-Jean.

Pendant les quatre mois que doit y durer son séjour, il aura presque constamment deux bataillons en ligne et un bataillon au repos à Pont-sur-Meuse et à Mécrin.

Les bombardements et des concentrations ale feux par obus, et particulièrement par engins de tranchées sont fréquents, mais les excellents abris existant dans le secteur permettent de les subir sans pertes très sensibles.


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